Devenir propriétaire ou copropriétaire d’un cheval de course est possible pour quelques milliers d’euros. Un investissement plaisir et risqué mais qui peut s’avérer lucratif.
Prosper Oul Dada fait le bonheur de ses cinq copropriétaires depuis octobre 2007. Acheté pour la somme de 50 000 euros, le trotteur totalise déjà 112 000 euros de gains de course lors des six derniers mois. Aujourd’hui, la valeur du cheval à la revente s’élève à environ 150 000 euros. Une belle plus-value en perspective. «Attention, seulement 5% des chevaux ont des parcours comme celui de Prosper Oul Dada, assure Didier Louis, éleveur et vendeur de chevaux de course depuis plus de dix ans. Il ne faut pas faire miroiter aux investisseurs des gains importants, car acheter un cheval ou une part de cheval est un investissement risqué sans aucune garantie. Si un propriétaire rentre dans ses frais, c’est déjà très bien.»
Pour 4000 à 5000 euros, il est ainsi possible d’acheter une part d’un cheval de course, prêt à courir. Pour un propriétaire seul, il faut compter autour de 25 000 euros. A ce prix, on ne connaît pas les réelles capacités de l’animal, il est simplement qualifié pour participer à des courses. Si l’on souhaite miser sur un cheval qui a déjà fait ses preuves lors de courses, alors il faut débourser entre 50 000 et 100 000 euros, qui peuvent être partagés en fonction du nombre de copropriétaires.
Comment acheter ?
«Il ne faut pas acheter un cheval auprès de n’importe qui, prévient Didier Louis. Il faut avant tout se renseigner sur l’activité et les antécédents du vendeur, vérifier qu’il a pignon sur rue et que des chevaux concourent déjà sous ses propres couleurs afin de ne pas se faire rouler dans la farine et réaliser assurément une mauvaise affaire.»
Certains éleveurs proposent ainsi de vendre des parts de chevaux qu’ils détiennent. C’est le cas par exemple de Daniel Jambu, éleveur en Haute-Garonne. Il dirige depuis huit ans l’élevage du Vallon spécialisé dans la vente et la gestion des carrières de chevaux de course. Une fois co-propriétaire, l’investisseur peut aller voir les entraînements et les courses de son champion. Le management, les relations avec l’entraîneur, les formalités administratives peuvent être confiés à un professionnel pour se libérer de toutes les tracasseries liées à la gestion d’un cheval de course.
Gains exonérés d’impôts
Si le propriétaire confie l’exploitation de la carrière de course de son cheval à un professionnel, les gains de course sont exonérés d’impôts. «L’administration fiscale tient compte du fait que c’est un investissement très risqué, où il y a plus de perdants que de gagnants,» ironise Didier Louis. Seules les plus-values réalisées sur la vente du cheval sont imposables à l’impôt sur le revenu.
Camille Peyrache – Le Figaro